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Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/258

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niere a été remplacée elle-même par la Ville & le Port d’Alexandrie, qui servent aujourd’hui d’azile aux Vaisseaux qui abordent en Egypte au Couchant au Nil, comme Damiette en sert à ceux qui abordent du côté du Levant. Mais dans peu de tems ce port déjà plus d’à moitié comblé obligera les marchands à l’abandonner, & à profiter d’un nouvel azile que la diminution successive de la mer offrira à leurs bâtimens. Des terreins plus avancés & prêts à paroître dans un fond déjà peu profond, ne tarderont pas à se montrer ; & je suis persuadé que dans deux à trois mille ans Alexandrie sera plus éloignée des bords de la mer, que ne le sont aujourd’hui les ruines du Temple de Jupiter Ammon, où l’on ne trouve déjà plus que quelques sépultures anciennes. Les belles Eglises d’Alexandrie converties en Mosquées sont, comme vous sçavez, les seuls édifices qui restent dans l’enceinte des nouvelles murailles où elle fut renfermée il y a six à sept cens ans. Les Maisons que le peuple habite sont bâties sur le sable, dont la plus