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Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/125

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tassent de sorte, qu’il en fût totalement recouvert, & que tous ses habitans périssent ; qu’ainsi sans avoir passé par l’état du feu, ce globe fût accru par de nouveaux limons. Si l’on pouvoit creuser jusqu’au centre du nôtre, & y parcourir les divers arrangemens de matières dont il est composé, on seroit en état de juger sur ces recherches, s’il s’est trouvé dans plusieurs submersions successives & totales après avoir été habité, sans avoir été la proie des flammes. En ce cas on rencontreroit dans le globe les vestiges de plusieurs Mondes arrangés les uns sur les autres, des Villes entières, des monumens durables, & tout ce que nous remarquons aujourd’hui sur la surface de notre Terre ; des os d’hommes & d’animaux, les uns pétrifiés, les autres non ; des pierres & des marbres, dans lesquels on trouveroit tout ce que l’on trouve dans les nôtres. Car on doit penser, que si dans l’état présent notre globe venoit à être totalement couvert des eaux de la mer avant de s’enflammer, tout ce que nous voyons resteroit enseveli sous l’épaisseur des