Aller au contenu

Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gné, & la connoissance d’un avenir qui doit avoir peut-être encore plus d’étendue. Nous ne pouvons espérer d’apprendre autrement l’état de deux extrémités aussi distantes de nous que celles-là. C’est l’étude à laquelle, à l’exemple de mon pere & de mon aieul, je me suis appliqué depuis ma plus grande jeunesse. Mes sentimens sur les choses futures sont plus flateurs pour les hommes, que tout ce qu’on leur en a dit jusqu’à présent, puisque sans détruire l’opinion dont ils sont prévenus que le Monde périra par le feu, je leur laisse l’espérance d’une postérité qui peut-être sera plus durable.

J’ai fait plus : car je leur ai même appris ce que deviendra le globe qu’ils habitent, lorsqu’après plusieurs vicissitudes il aura enfin été consumé par le feu ; & j’ai établi que semblable au Phénix il renaîtra de ses propres cendres. En effet, quoique ceci ne paroisse pas d’abord aussi probable que les autres changemens qui arriveront auparavant à la Terre, cette conséquence ne se déduit pas moins de la di-