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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/167

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profession de « rentier », ainsi qu’il est écrit sur leurs cartes, et demeurent rue des Vellajas, dans la ville Noire. Les fils de Sandirapoullé « canne à pomme d’or » m’ont conté par le menu l’histoire de leur illustre ancêtre Ramalinga ; ils m’ont remis un mémoire justificatif avec pièces à l’appui. Je crois maintenant connaître le fond de cette affaire Ramalinga qui, commencée sous le règne de Louis XV, ne prit sa fin qu’au commencement du siècle dernier, bien après la mort de l’intéressé, si tant est qu’on puisse considérer comme une fin l’allocation annuelle de quatre mille francs que sert le gouvernement français aux descendants de ce Ramalinga qui nous fit bénévolement crédit de plusieurs millions, et en demeura à découvert. Ses héritiers continuent aujourd’hui, sans se décourager, leurs démarches, dans l’espoir chimérique que la France consentira à liquider sa dette. Je n’ai pas réussi à leur prouver l’inanité de leurs espérances, même en leur citant la phrase fameuse d’un grand homme d’État : « Malheur aux nations reconnaissantes. »

Ramalinga comptait parmi les Hindous notables de Pondichéry à cette triste époque où le comte de Lally-Tollendal s’épuisait à lutter