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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/171

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malheureux Lally pût en attendre quoi que ce fût. Le dévouement de Ramalinga fut donc une exception, et sa conduite ne saurait être assez louée.

Je n’irai pas jusqu’à vous dire que ce fournisseur modèle n’ai point demandé de garanties. Pour se couvrir d’avances dont l’importance allait toujours s’augmentant, Ramalinga reçut à ferme les revenus des provinces. Mais il dut encore avancer à la Compagnie des Indes cinquante mille roupies sur le prix de l’ancienne ferme dont les tenanciers déchus n’avaient point acquitté les arrérages. On exigea de lui d’autres versements encore plus considérables. L’argent devait à cette époque être terriblement commun dans l’Inde ! En 1760 la créance de Ramalinga s’élevait à trois millions de roupies, soit un peu plus de sept millions de francs. Si l’on calcule que l’intérêt moyen était de dix-huit pour cent, on est effrayé par le chiffre que devait atteindre la dette au bout de quelques années.

Jamais les affaires de la France en Inde n’avaient été plus mauvaises, et Ramalinga nous demeurait obstinément fidèle. Ambassadeur de la Compagnie auprès des Mahrattes, il réussit, en cette même année 1760, à conclure avec