Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/176

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nombreuse famille était dans la plus profonde indigence, lorsqu’en 1817, la France de Louis XVIII, ayant récupéré ses possessions de l’Inde, se décida à donner au fils de Ramalinga une allocation annuelle de 2 000 francs, sur les fonds de la colonie. Mais cette largesse ne fut officiellement approuvée qu’en 1820.

Puis la pension fut doublée, de telle sorte qu’aujourd’hui, le vieux Sandirapoullé et ses deux fils vivent d’un secours annuel de 4 000 francs, soit un et demi pour mille, environ, du capital primitif. La France, d’ailleurs, n’a jamais renié sa dette. Mais, si l’on suppute les intérêts au taux le plus modique, elle doit aujourd’hui quelque chose comme une dizaine de millions à ce petit vieux qui a le droit de porter la canne à pomme d’or que lui léguèrent ses ancêtres. C’est pour cette distinction honorifique que l’antique Ramalinga se ruina, lui et ses descendants.

À vrai dire, je crois que les millions de la France ne leur auraient guère profité. Si je m’en rapporte à l’invitation de Sandirapoullé, je crains que ce vieillard, « Président de la Société Théosophique de Pondichéry, dont le siège est à Madras, » ne vive dans la peau d’un