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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/208

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craindre les coups de corne ou de pied. Les jours d’excursion, le Myrmidon se tient fièrement sur le siège de la voiture d’où il excite l’admiration et l’envie des polissons de caste qui jouent à la marelle devant les maisons. Il porte en bandoulière le traditionnel cylindre peint en vert, et tient un filet à papillons dont la poche de gaze flotte au vent pareille à une bannière. Quand on met pied à terre, il se charge encore des parapluies à insectes et de divers autres ustensiles. Ce bagage ne nuit en rien à la liberté de ses mouvements. Le Myrmidon s’aidant de sa taille exiguë, se coule à travers les haies, se glisse entre les palis, grimpe aux arbres, franchit les ruisseaux, et poursuit les papillons pour lesquels il nourrit une spéciale prédilection. N’hésitant jamais à envahir les propriétés closes, il traite de Turc à More le propriétaire qui l’invective, et prend à tout propos des airs importants.

À sa suite, nous avons pénétré, un jour, dans une de ces plantations de cocotiers qui abondent sur les rivages sablonneux de Chounambar. Beaucoup de ces palmiers étaient traversés, à hauteur d’homme, par une fenêtre carrée. Les troncs, ainsi perforés à la main, avaient été