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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/26

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les infimes passereaux qui se glissent parmi les touffes de roseaux couleur de cendre, les barges, les bécasseaux, et les grands palmipèdes, l'observateur n'a que l'embarras du choix. Les essaims d'oiseaux aquatiques couvrent la surface des lacs : pélicans gris, pélicans blancs frisés de rose, fous, marabouts gigantesques, cigognes blanches et noires, tous sont là en troupes compactes, flottant sur l'eau ou posés sur un seul pied, parmi les bancs. Les flamants roses, rangés par milliers, et aussi hauts que des hommes, simulent les alignements d'une armée.

Quant aux vautours, c'est une bonne distraction que d'observer leurs ébats. Les percnoptères étiques dont la livrée varie suivant le sexe, planent de toutes parts autour de nous ou bien disputent aux chiens des riverains entrailles et têtes de poisson. Vulgairement on appelle poules de Pharaon ces petits vautours (Neophron percnopterus) que les Egyptiens tenaient pour divinités solaires. Un grand vautour fauve (Gyps fulvus), haut de près d'un mètre attira mon attention. Gravement, il marchait le long du talus déclive. Son dos voûté, sa tête chauve, son allure mélancolique que ne diminuaient