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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/262

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Quand on voyage dans le Sud de l’Inde ou en Arabie, l’œil est frappé par les similitudes d’aspect que présentent les monuments fortifiés. Ce que je vois à Vellore me rappelle ce que j’ai vu à Mascate, dont la chemise crénelée, que j’ai jadis décrite, fut construite vers 1589 par des Européens.

Il est plus que probable que l’enceinte de Vellore n’est guère plus ancienne et qu’elle a été établie sur les mêmes principes. Il est à peu près certain que le corps même du rempart fait de parpaings de micaschiste merveilleusement appareillés, à joints cimentés, est l’œuvre d’ouvriers hindous, du XVe siècle, sous une direction occidentale. Il est sûr que le couronnement crénelé a été élevé un peu plus tard, d’après les mêmes principes, puis mutilé et remanié par les musulmans au XVIIe siècle. Et enfin, les Européens ont dressé le parapet de briques, percé de meurtrières, à l’extrême fin du XVIIIe siècle.

Ces remaniements successifs n’ont pas été sans entraîner des dégâts, mais les boulets des divers assiégeants en ont occasionné davantage. Plus d’un projectile de pierre est encore logé dans le revêtement. La superbe frise sculptée qui fait le tour de l’enceinte a été dégradée en