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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/277

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gation d’agents français. L’imputation ne me paraît pas téméraire. La politique de Napoléon traquait l’Angleterre aussi bien en Occident qu’en Inde. Si l’Empereur avait renoncé, momentanément, à ses plans de 1798, après le mauvais succès de ses stipendiés ou alliés, Tippou-Saïb, le Nizam d’Hyderabad, le Scindiah de Gwalior, le Holkar d’Indore, il nourrissait toujours des plans d’invasion dans l’Inde du Nord, par le pays Afghan et la Perse. Il lui convenait en tous cas de créer, d’entretenir l’agitation sur les points les plus opposés de l’Inde britannique.

Le tumulte de Vellore se rattache sans doute à cette trame d’intrigues beaucoup plus qu’à un plan d’insurrection nationale. De tous temps, l’Inde s’est composée d’éléments trop disparates pour qu’une action générale y soit possible. Le morcellement de l’Italie, jusqu’à l’époque moderne, peut passer pour de la cohésion au prix de cette poussière de peuples groupés sous la formule géographique qui porte le nom d’Inde. On a cherché, vers le milieu du dernier siècle, à rattacher la fameuse révolte dite « des Cipayes » à un dessein longuement mûri par un prince musulman qui