Aller au contenu

Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Papilio Agamemnon, Papilio Sarpedon) au vol saccadé, coupé de crochets. Ce sont aussi les Hebomoia et les Ixias, piérides d’un blanc de craie dont le bout des ailes semble garder la lueur du soleil levant. Des Callosime plus petites, d’un jaune de soufre, paraissent avoir trempé les leurs à moilié dans du sang. Et un grand papillon noir et blanc, tacheté de carmin, commun de la Perse jusqu’au Bengale (Papilio Hector), montre cette poitrine ensanglantée qui le fit ranger jadis par Linné parmi ses « chevaliers troyens ». Dans les endroits humides apparaissent les grandes Hesties (Hestia Idea), au vol faible et hésitant ; celles-là sont vêtues d’un tulle gris brodé de soie brune. Je n’en finirais pas d’énumérer toutes les créatures légères et gracieuses qui s’empressent, après l’ondée, dans les chemins ensoleillés, autour des touffes de Lantana, puis s’enfuient pour chercher pâture sur quelque fleur indigène.

Les Lantana sont, en effet, d’importation à Ceylan, comme dans l’Inde. Ils y devinrent rapidement subspontanés. Vous connaissez ces jolies verbénacées buissonnantes dont les fleurs orangées et rouges se groupent en capitules,