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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/56

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lons et de vulgaires coléoptères. Chose singulière, cette grosse araignée grise et fauve, élégamment variée de brun, a toujours échappé à l’observation. Latreille qui la décrivit au commencement du siècle dernier ne savait rien de ses mœurs. Walckenaër qui en parle, peu après, sur la foi de Seba et de Percival, ne s’aperçut pas qu’il confondait cette mygale avec une grande épeire du genre néphile. Et au bout de cent ans, nous ne sommes pas plus avancés. Je ne crois pas qu’un Européen ait jamais pris la Pœcilotheria. J’ai interrogé les indigènes. Ils m’ont répondu évasivement, m’ont apporté la bête, et c’est tout ce que j’ai pu obtenir. Nous croyons que la Pœcilotheria vit dans les cases des indigènes, qu’elle s’y tient dans les recoins les plus sombres et les plus humides, d’où elle sort peut-être le soir, attirée par la lumière, comme cette Heteropoda regia, puissante araignée du groupe des sparassides qui est aujourd’hui à peu près cosmopolite, au moins dans les pays chauds.

Je vous parle des bêtes qui viennent aux lumières. Le soir, autour du grand réverbère électrique qui se dresse à dix mètres en l’air devant le Queens Hotel, c’est une fête pour le