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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/80

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ne font que commencer et je n’en manquerai pas une.


Pondichéry, 4 juin 1901.

Suivant cette vieille légende qui n’est pas encore complètement détruite, les fidèles hindous se précipitaient en masses sous les roues du char de Vishnou Djaganata, à Pouri, afin d’y trouver une mort rapide qui leur assurait l’éternelle félicité. Je crois qu’il convient d’attribuer ces prétendus sacrifices volontaires à des accidents de foule. La cohue qui accompagnait jeudi dernier les chars monumentaux de Çiva et de Ganéça à Villenour aurait pu causer de pareils malheurs si ces chars avaient consenti à rouler d’une allure tant soit peu rapide. C’était une fête de jour où les boîtes d’artifices s’essayaient à éclipser l’éclat du soleil. Mais, malgré le fracas de cette artillerie religieuse, malgré les cris d’enthousiasme des dévots en délire, le char de Çiva n’avançait pas d’un mètre par minute. Puis il resta immobile, au beau milieu de la rue, comme si une force sur-