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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/87

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pour si peu. Le char du dieu a mis deux jours entiers pour accomplir sa promenade solennelle. La dernière cérémonie ne s’est donc donnée que dans la nuit de samedi, je ne me suis pas fait faute d’y assister. Dès neuf heures du soir nous roulions sur la route de Villenour, aussi officiellement que possible, avec le Chef de Cabinet du Gouverneur, et des pions à baudrier. Mais, à l’entrée des faubourgs, la voiture a donné dans un cortège de palanquins, de chars, d’enfants à cheval et de porteurs de flambeaux. Des musiciens musulmans, coiffés de turbans rouges, ouvrent la marche, sur une profondeur de trois rangs. Un Hindou s’élance vers nous, dans un flot de mousseline blanche, et je reconnais l’administrateur de la pagode. Dirigerait-il une procession pour son compte ? Non point : nous croisons le cortège nuptial de son fils adoptif, et il nous prie d’assister au moins au défilé. Aussitôt on nous passe au cou des guirlandes de jasmin, on nous asperge d’eau de roses et nous regardons. Voici tout un escadron de petits garçons sous des tuniques en velours brodées, lamées d’or et d’argent, tous à califourchon sur des chevaux blancs ou gris magnifiquement harnachés. Les plus petits se tiennent à l’arçon