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Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/112

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jour du retour d’Ayder étoit arrivé & le moment où devoit périr ce Souba & sa suite approchoit, lorsque le chef des Bramines qui habitoient une Pagode éloignée de quelques lieues de la ville, apprit cette conspiration que les auteurs lui avoient cachée. Soit horreur du crime, comme le prétendent les Bramines, soit haine pour la Reine & pour son mari, dont le mariage étoit défendu par la loi, ce chef se rendit en secret à Rana-Biddeluru ; & se présentant comme pour le féliciter sur son heureux retour dans les États du jeune Prince, il l’avertit tout haut, en présence du Roi & de la Reine, de la conspiration & du risque qu’il couroit. Ce récit étonnant ayant fait trembler toute l’assemblée parut ne faire aucune impression sur Ayder qui, envisageant ceux qui l’environnaient, reconnut sans peine les coupables. Il ordonna qu’ils fussent arrêtés. Les témoins entendus, & la vérification ayant été faite sur le champ, la Reine, son mari & tous leurs complices furent punis de mort, à l’exception du Roi de Canara, qui fut envoyé prisonnier à Maggheri, près de Sçirra, & son Royaume fut confisqué.