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Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/199

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avec le Commandant François, s’empressa, dès le lendemain matin, de lui rendre visite. Il y avoit en ce moment plusieurs Officiers avec lui ; dès qu’il l’apperçut, il lui dit : Madame, le Père Provincial, votre adversaire, m’a fait hier sa confession ; il faut absolument que vous me fassiez la vôtre, & je crois que vous ne vous y refuserez pas. La Dame Mequinès, croyant triompher, s’y fournit volontiers. Tout le monde s’étant retiré, il lui tint ce discours : Comment avez-vous pu vous précipiter de gaieté de cœur dans l’abîme où vous êtes tombée. Vous jouissez d’un grand revenu par la bonté du Nabab, & vous osez en imposer à ce Prince que vous savez être si juste & si sévère. Vous êtes Chrétienne, & vous ne craignez pas d’inventer l’imposture la plus odieuse, dans l’espérance de dépouiller les Églises & les Autels pour vous enrichir, & partager vos injustes réclamations avec un Bramine & un Moine dont vous connoissez la scélératesse ; en vain voudriez-vous cacher plus long-tems votre complot. Je sais tout par le François qui a résidé à Mangalor, & qui est en route pour arriver à Coilmoutour, avec le Chancelier de la loge Portugaise, qui porte