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Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/378

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gens est certainement une terreur panique & pour mettre fin à cette criaillerie, je ferai donner le chabouc[1] aux premiers qui viendront encore nous allarmer ainsi ; tout le monde applaudissoit à ce discours, comme il est d’usage de dire toujours amen à ce que disent les gens en place. Dans le même instant arrive une autre troupe de fuyards venant de Saint-Thomé, dont plusieurs étoient blessés ; ils annoncèrent que les ennemis pillaient cette ville[2]. La terreur ayant saisi toute la Com-

  1. Chabouc est une longue courroye au bout d’un bâton, dont on châtie les Indiens, ce qui se fait sans beaucoup de formalités ; le Gouverneur & les Conseillers de Madras ayant toujours devant leurs palanquins des Chabouqueurs prêts à exercer cette justice, à laquelle on ne sauroit donner de nom.
  2. Saint-Thomé est une ville, supposée appartenir aux Portugais, où l’on arbore même le pavillon de cette Nation, & dont l’Évêque prend le titre de Gouverneur ; elle est toute ouverte, & les Anglois se permettent en tout tems d’y tenir des Cipayes en garnison. Souvent le Gouverneur de Madras se permet d’envoyer chercher l’Évêque, comme si ce Prélat était à ses ordres ; & dans l’occasion on fait visiter sa maison & son Église, sans