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Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/430

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vouloit l’employer, il se faisoit fort de les faire tous déserter, & que le Chirurgien du Nabab qui étoit son ami, s’emploieroit de tout son cœur à l’exécution de ce projet.

L’Officier Anglois, charmé de trouver un moyen de détourner l’attention du Gouvernement de Madras de sa lâche défense, présenta notre Chevalier au Colonel Call, Ingénieur en chef, distingué dans sa partie, qui étoit le guide du Gouverneur Boschier, & du Conseil de Madras. Il avoit un génie vaste, mais qui, pour être très-étendu, ne voyoit que le but, sans faire attention à tous les embarras qui se trouvent dans le chemin & empêchent d’y arriver. Ce Colonel prévenu, comme tant d’autres, que les Indiens ne peuvent rien faire qu’à l’aide de quelques Européens qui sont à leur service, goûta extrêmement le projet du Chevalier, & le présenta au Gouverneur & à Méhémet-Ali-Khan, qui le reçurent comme leur Ange tutélaire. C’est ainsi que cet homme, de Chirurgien chassé du camp d’Ayder, se trouva à Madras l’ami & le confident du Gouverneur & de Méhemet-Ali-Khan ; il fut fêté & comblé de présens ; nonobstant les railleries de