Aller au contenu

Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/437

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avoit pris à sa solde les soldats qui avoient été honteusement chassés. Sur la nouvelle du départ de ces Cavaliers, le Commandant s’étoit mis à leur poursuite à la tête d’un bataillon de Grenadiers Cipayes. Ram-Schander qui redoutoit Ayder, & à qui on donna sans doute avis qu’on étoit à la poursuite de ces Européens, leur ordonna de sortir de son camp. Se repentant de leur équipée, & ne sachant que devenir, ils attendirent le Commandant, mirent bas les armes sur l’ordre qu’il en donna & se laissèrent conduire au camp d’Ayder comme des moutons. On les tint pendant quelques jours attachés avec des cordes & gardés à vue ; mais enfin on leur rendit leurs chevaux & leurs armes, ce qui parut se faire à la prière d’Ayder, qui ne dédaigna pas de faire semblant d’intercéder pour eux. Tout cela ne paroîtra pas bien prudent en Europe ; mais qu’on fasse attention à la position d’Ayder & du Commandant ; Ayder estimoit les Européens peut-être beaucoup au-delà de leur valeur, & l’autre n’avoit d’existence que par eux. On croyoit cette sédition une espèce de boutade qui n’auroit pas