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Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/469

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toute sa petite armée, grâce à la légèreté de son cheval. Ce Colonel marchoit dans une plaine, aux trois quarts entourée de bois ; son armée, qui n’étoit tout au plus composée que de quatre mille hommes, dont six cens étoient Européens, marchoit sur une longue colonne ; il parut au fond de la plaine quelques Cavaliers. Différens Officiers représentèrent au Colonel que la Cavalerie d’Ayder étoit habituée à faire des attaques subites & au grand galop, qu’il conviendroit de resserrer la colonne, & de la rapprocher du bois, afin de s’y appuyer. Ce Colonel ne fit que rire de ces représentations, & dit à ces Officiers : Soyez tranquilles, vous verrez comment je traite ces Nègres ; le nombre des Cavaliers augmentant, personne n’osa parler au Colonel, & tout-à-coup on voit un nuage de poussière, tels que ces tourbillons qui précèdent l’orage ; alors le Colonel veut donner ses ordres, il n’est plus tems : trois mille Cavaliers tombent sur sa petite armée ; tout est rompu, tout est dispersé ; le Colonel perdant la tête dans ce désordre Général, prend la fuite ; il est poursuivi, la bonté de son cheval le sauve ;