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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/10

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son rose apparaissait étrangement suspecte et charmante.

Les passants se la désignaient d’un clin d’œil malicieux : sans qu’aucun d’eux pût se vanter d’en avoir franchi le seuil, tous soupçonnaient sa destination impudique.

Il en est de certaines demeures comme de certains visages : leur extérieur est une enseigne et un enseignement.

Cependant, malgré ses murs enluminés derrière lesquels s’abritait un murmure clandestin ; malgré les silhouettes entrevues dans l’ombre d’une fenêtre : figures fardées ; profil d’adolescent imberbe ; main robuste, main masculine aux doigts bagués, aux ongles trop vermillonnés, penchée à l’appui de la croisée ; la Maison continuait à intriguer : son ignominie devinée se rehaussait de mystère…

Car, un soir, trois jeunes gens en gaîté s’étaient décidés à entrer là, après un conciliabule hésitant :

— Bah ! on sait bien ce que c’est.

— Pourtant…

— Une concurrence à celle de la rue Neuve.