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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/100

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Au sommet de la colline déserte, Camille aperçut Mme Pascal qui l’attendait, adossée au tronc droit d’un oranger.

Elle portait une robe de toile bleue, ornée de guipure blanche. Elle était mieux coiffée, mieux habillée ; on sentait qu’elle s’était parée avec un soin tendre ; certains détails de sa toilette révélaient la peine infinie des petits doigts minutieux, renouant dix fois le même ruban. Cette insistance de coquetterie avait l’éloquence d’une déclaration : les hommes comprennent rarement ce langage-là ; ils constatent simplement que la femme paraît plus jolie — sans approfondir.

Camille l’admirait, avec rancune. Il lui en voulait d’avoir matérialisé son idylle.

Lily s’approcha ; elle balançait lentement la taille en marchant. Toute rayonnante, baignée de soleil, épanouie de fraîcheur et de jeunesse sous la luminosité du ciel ardent, parmi les verdures brillantes des oliviers, des figuiers, des citronniers aux feuilles vernies,