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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/116

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prit) de voir admirer ses mérites extérieurs. La honte de sa beauté est la pudeur du mâle.

L’aveu d’amour tacite de Mme Pascal n’enhardissait point le jeune Champion. Un scrupule délicat l’incitait à se montrer d’autant plus respectueux qu’elle n’était plus respectable : en se permettant une caresse trop tendre, il eût semblé se prévaloir de la situation fausse de la jolie femme.

Lily se leva, étirant gracieusement ses membres engourdis. Debout, elle domina l’adolescent couché sur l’herbe. Elle murmura doucement :

— Je suis bien contente de vous voir convaincu… J’aurais éprouvé une grande tristesse à penser que vous aviez une mauvaise opinion de moi ? Surtout que je n’aurais pu vous détromper dans l’avenir…

Elle fit une pause et modula, d’une voix perfide :

— …Puisque nous ne nous reverrons jamais plus.

Camille bondit ; il cria impétueusement :

— Qu’est-ce que vous dites ? vous partez ?