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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/124

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blances physiques et morales ; les froissements perpétuels de leur vie privée ?… Ce Marius est une brute : sa femme doit le souffrir — et en souffrir…

— Cependant, Mme Laurenzi, grâce à son titre de jeune mariée, se trouve enviée à cette minute par toutes les femmes célibataires de la société.

— Voilà justement ce que je reproche aux réceptions de notre monde : elles encouragent à la laideur. Une soirée a toujours pour but de favoriser les ébauches de fiançailles : c’est le proxénétisme légal, approuvé par la vertu bourgeoise. Regarde, autour de nous, ce parterre de vierges plus ou moins fraîches. On a l’air de dire à ces innocentes : « Voyez, contemplez… Imitez les exemples que vous avez sous les yeux… Associez-vous au petit bonheur ; formez des couples mal assortis ; épousez des individus sans charmes ; procréez des êtres disgracieux… qu’importe ! L’essentiel est que vous acquériez la dignité conjugale et qu’il y ait un vilain ménage de plus sur terre.