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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/129

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Mme Pascal, Camille souffrait physiquement de l’absence irrévocable de Lily. Obligé de feindre l’indifférence devant son père, il s’échappait à tout propos afin de ressasser son chagrin dans la solitude. Courant la campagne, exagérant les marches forcées, il rentrait le soir, exténué, étendait ses membres brisés entre les draps frais ; et, tenu éveillé par l’insomnie qui suit le surmenage corporel et intellectuel, il passait sa nuit blanche à gémir le nom de Lily, en mordant son oreiller pour étouffer ses lamentations.

Il avait pâli, aminci ; ses yeux paraissaient plus bleus et plus grands, d’être trop cernés.

Et toujours cette idée lancinante : « Je veux la revoir. Il faut que je la revoie !… Comment faire ? »

La soirée se terminait. Le commissaire et Mme Laurenzi reconduisaient les derniers invités.

Rose Véran, drapée dans une sortie de bal orangée, criait très haut :