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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/16

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c’était… Au fait, que pouvait bien être cette Maison Pascal ?

Ce matin-là, le jeune Camille Champion se le demandait une fois de plus en contemplant la façade incarnate, ruisselant de lumière vive sous un soleil incandescent.

Camille était le fils unique de M. Onésime Champion, magister de Montfleuri-les-Pins.

Grand, brun, les épaules larges et les attaches fines ; le visage mince, glabre ; le teint mat, les joues ambrées ; ouvrant des yeux d’un bleu de nuit sous de longues paupières obliques, cet éphèbe de vingt-deux ans dressait une jolie tête de page efféminé sur le corps le plus mâle qui se pût voir ; et ce contraste lui donnait une ressemblance frappante avec le Saint Jean-Baptiste de Léonard.

D’un tempérament rêveur, voire lyrique, le fils du magister coulait son existence mélancolique de rejeton provincial dans l’espoir