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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/21

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un jeune Maure, la démarche molle, les gestes pleins de langueur caressante, était attiré inconsciemment par le contraste de vivacité, d’agilité, de prestesse que lui offrait cette inconnue aux mouvements prompts et à l’allure sautillante. Et puis… elle sortait de la Maison Pascal !

Source de suppositions multiples.

À présent, il cheminait presque à ses côtés. Et comme la route était large, la jeune femme eut d’abord une crispation d’impatience à sentir ce passant sur ses talons. L’ombrelle rouge tangua, décrivit une rotation agacée et son disque s’abaissa brusquement, laissant dépasser une jolie figure courroucée dont les regards noirs dévisagèrent Camille sans bienveillance. Mais leur expression s’adoucit : l’importun était beau garçon.

D’un coup d’œil rapide, l’inconnue appréciait ce jouvenceau svelte et musclé, robuste et délicat ; dont les cheveux un peu longs bouclaient sur le front ; dont le faux-col, trop ouvert, dégageait le cou charnu… Il cadrait bien avec le décor méditerranéen… Il avait