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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/211

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Moins somptueuse que les boudoirs d’apparat, cette petite pièce était cependant confortable. Lily avisa tout de suite la garniture de toilette et l’armoire à glace : deux accessoires qui aident une femme à prendre patience lorsqu’elle est la première au rendez-vous.

Lily murmura : « Il est encore bien tôt… il ne sera pas ici avant une demi-heure. »

Elle s’approcha du miroir, se poudra délicatement le bout du nez, le dessous du menton et refrisa ses cheveux en roulant ses boucles autour de l’index.

Ces occupations — tout absorbantes qu’elles étaient — n’empêchaient pas Lily de réfléchir profondément.

Elle récapitulait son aventure avec Camille. (Expérience dangereuse durant laquelle nous nous persuadons raisonner de sang-froid sur les événements ; — alors que le recul estompe à nos yeux les petits détails prosaïques susceptibles d’atténuer notre flamme, et met en valeur les réminiscences délicieuses qui l’attisent, plus vivace que jamais.)

Obéissant à la loi commune, Lily laissait