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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/26

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lure puissante ! Ces arguments-là touchent une femme. Et ce fut elle qui reprit :

— Quelle affreux climat que celui de votre pays ! On étouffe dans cette clarté brûlante… sous ce soleil dévorant.

Camille lui lança un humble regard de reconnaissance. Encouragé, il s’assit à la pointe extrême du banc et répliqua sur un ton vibrant :

— Il fera encore plus chaud en août.

Il la considérait ardemment : fluette mais grasse, elle avait des formes élancées que renflaient quelques courbes d’apparence confortable. Elle semblait aimable sans effronterie, réservée sans fausse pruderie… Quelle était cette dame de la Maison Pascal ? Camille, chassant toute prévention devant sa contenance décente, la supposait bourgeoise et Parisienne. Bourgeoise, puisque correcte. Parisienne, puisque engageante. De nouveau, il se taisait. La regarder… Penser : « Que vous êtes jolie… Dieu, que vous êtes jolie ! » C’était pour lui le point suprême de son ambition présente. Il lui avait parlé, il avait ob-