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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/67

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— Votre nom n’est pas ridicule, puisque c’est le vôtre.

— Oh ! si les fadeurs se mettent de la partie…

— Je vous aime… Lily !

— Taisez-vous. Vous êtes un gamin.

Camille se fâcha.

— J’ai vingt-cinq ans, Madame.

— Vous êtes l’aîné : moi, j’ai vingt-deux ans, Monsieur.

Ils disaient la vérité : l’un avait vingt-deux ans et l’autre, vingt-cinq. Seulement, par un même souci de paraître plus séduisants, l’homme s’était vieilli, la femme, rajeunie ; et, sans s’en douter, ils venaient de troquer leurs âges respectifs.

Un cri de sirène déchira l’air : là-bas, sur la mer un bateau s’éloignait, gagnant le large…

Alors, Mme Pascal dit malicieusement, imitant le ton de Camille, à leur première entrevue :

— C’est l’Aïoli… Il part pour la Corse tous les samedis.

— Méchante !