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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/72

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Pulchérie s’était faite belle : d’une robe de foulard mauve, largement décolletée, s’élançaient sa gorge décharnée, ridée d’une peau jaunâtre, à l’aspect coriace, et son col tendineux de volaille étique. Ses cheveux, blondis à l’eau oxygénée, gonflés d’ondulation copieuses, tire-bouchonnaient en copeau d’étoupe autour de son visage enflammé d’acné.

À huit heures trois quarts les sœurs Planchin sonnaient à la porte.

Mlle Pulchérie constata que ses deux amies s’étaient également mises en grande toilette.

Zoé, accentuant son type de gitane, portait une princesse de surah rouge que recouvrait une tunique de dentelle noire. Une rose pourpre ornait sa tignasse brune où couraient quelques fils d’argent.

Anaïs s’était habillée d’un tissu de soie changeante, pailleté de métal ; une rivière scintillait sur sa poitrine grasse et les gouttes d’eau d’une aigrette endiamantée brillaient dans sa chevelure grisonnante.

Ainsi parées, les trois vieilles demoiselles