Aller au contenu

Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La plupart étaient de taille élancée, avec les proportions exactes d’un chef-d’œuvre statuaire.

À défaut d’autres lois, leur personne extérieure respectait celles de l’esthétique.

Qu’ils fussent blonds ou bruns, efféminés ou virils, superbement vulgaires ou noblement racés (on ne sait par quel mystère atavique), ces éphèbes représentaient — chacun dans son genre — un type parfait d’indiscutable beauté. M. Pascal les avait réunis avec la minutie d’un collectionneur.

Et cette séduction plastique empêchait que leur amoralité ne choquât trop violemment : la Beauté — cette flamme et cette lumière divine qu’un invisible Prométhée répand sur ses élus — porte en soi le charme purificateur du feu.

Ils accusaient tous une paresse native que révélaient leurs attitudes languides, leur goût du farniente ; se complaisant à somnoler leur vie diurne sur des divans moelleux ; ne connaissant que l’effort indolent d’une main qui manie délicatement la pince, le crayon