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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/143

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— Alors, venez.

Le comte Kolding la suivit, machinalement. Elle franchit le seuil de l’hôtel Thulette, emmena Edvard dans la salle de lecture et, l’installant devant un secrétaire, déclara :

— Commencez par vous dégager en écrivant à Mlle de Tresme.

Le rêveur « réalisa » que, seules, des preuves matérielles inspireraient confiance à Fanny, demeurée sur ses gardes depuis l’audacieux sans-gêne avec lequel il s’était joué de Thérèse. Soumis, sans aucune susceptibilité, il prit une feuille de papier, réfléchit une minute, puis écrivit :


« Mademoiselle,

« Vous m’avez tenu tout à l’heure un langage qui me signifiait clairement une menace de rupture. Je désire vous confirmer que je m’incline respectueusement devant votre décision. Je ne crois pas, en effet, que je sois digne d’assurer votre bonheur. Nos familles nous avaient fiancés trop jeunes : il est dangereux d’aliéner la liberté d’un homme et d’une femme alors qu’ils ont encore l’âge des enfants. Je vous rends le droit de choisir l’époux accompli que vous méritez.

« Daignez agréer, Mademoiselle, mes respectueux hommages.

« Edvard Kolding. »