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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/191

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allusion aux baigneuses étrangères qui pourraient s’y aventurer.

Edvard remuait ses pensées ; l’autre remuait de la poussière, inventoriant de l’œil chaque devanture, mais en vain. À la fin, il décida d’interviewer un groupe de gamins qui, tout le jour, s’accrochaient, se collaient, s’identifiaient aux aspérités d’un mur. Ils tenaient club breton sur la place. M. Thulette troubla leur sérénité.

— Est-ce qu’il y a un coiffeur dans ce pays ?

Les moutards s’entre-regardèrent, se consultant en silence sur la réponse à faire. Enfin l’aîné, se reconnaissant de lui-même imbu du soin de renseigner cet étranger sur un détail aussi important, murmura, les dents serrées à s’ensanglanter les gencives, les mains perdues dans le mystère de ses poches :

— Ia.

— Un boche ? fit Edvard surpris !

— Pas du tout. « Ia » est aussi un mot breton qui signifie « oui ».

— Ah bien, acquiesça le comte Kolding, fort indifférent à ces arcanes linguistiques.

— Et où ça, le coiffeur ?

Le gamin retira une de ses mains. Il retira