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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/200

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mières au flanc même du roc, quelques-uns baignant dans les vagues à l’heure des marées montantes.

Que faire ? Désorienté, maussade, Edvard demanda le repos à l’ombre de ce bizarre Roch’-Illet (le rocher du lièvre), qui, en bordure d’un pré, s’élève haut et dru, enlaidi, à son sommet d’une cabine installée par un Boche ami de la belle nature et de la télégraphie sans fil.

Un peu congestionné par la chaleur, il s’endormit sur le champ et sur le dos. Tout de suite l’image de Fanny vint énerver son sommeil, singulièrement provocante.

En un rêve absurdement lascif, suggéré par d’ineptes ressouvenances d’opérette, il la vit s’approcher de lui, les yeux convoiteurs, la bouche prometteuse, toute souriante, toute nue.

Un imposant valet de chambre annonçait :

— Madame l’Ambassadrice.

Et comme Edvard, un peu choqué mais ravi, demandait si, vraiment, le phylloxéra n’avait laissé subsister aucune feuille de vigne, la splendide statue de chair répondait :