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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/248

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sique. Abandonnant la visite projetée, elle rebroussa chemin en toute hâte et rentra précipitamment à l’hôtel Thulette.

Pourquoi perdre du temps à prier « l’intéressé » de descendre au salon ? Elle monta quatre à quatre jusqu’à l’appartement du comte Kolding ; toqua contre la porte et, sans attendre la réponse, entra.

C’était la première fois qu’elle pénétrait dans la chambre du jeune homme : la senteur subtile, si personnelle, que dégage toute chambre où séjourne une existence intime la troubla. Mais, d’abord intimidée par cette pièce en désordre, avec son lit défait, ses meubles en pagaie, le pyjama jeté sur un fauteuil comme un pierrot épuisé, elle sentit presque aussitôt succéder à sa gêne l’impression d’entrer dans sa chambre conjugale, et ce fugace aperçu de son existence future, lui redonnant foi dans l’avenir, l’incita à en défendre de toute son énergie le bonheur escompté.

À l’entrée de Fanny, Edvard, prêt à sortir, se retourna ; sans paraître autrement surpris de la voir, il la regarda simplement, d’un air interrogateur.