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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/254

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soit ; mais ce ne pouvait être que mû par des raisons majeures : en tout cas, comme il n’était pas homme à se laisser dégrader par une passion indigne, l’heureuse élue qui supplantait sa fiancée méritait sans nul doute cette préférence, humiliante pour Mme de Tresme, dont la mortification déçue expliquait trop les injurieuses exagérations. Ce fut donc toute prête à lui trouver des excuses que la comtesse Kolding sollicita les explications de son fils.

Nulle tactique ne pouvait combattre plus efficacement l’influence de Fanny.

Edvard abordait la discussion animé de sentiments presque agressifs, si dominé par l’amour que, malgré la force de ses sentiments familiaux, la plus légère erreur de diplomatie maternelle risquait d’occasionner une irrémédiable rupture.

Or, à la place de l’accueil irrité qu’il prévoyait, il trouva chez la comtesse une tendresse réservée mais profonde, où il discerna le maximum d’effusion dont cette froide personne pouvait disposer.

Elle lui dit, sans la moindre acrimonie :

— J’ai préféré descendre ici qu’au Thulette… Notre pauvre baronne de Tresme m’ayant