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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/285

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tôt, avec une louable sincérité : « Parce que j’y dois rester. »

Il soupira : « Je ne peux pas échapper à la corvée de mettre Louise au courant de ma tentative infructueuse. Elle m’attend. »

Reculer l’échéance d’un inévitable ennui c’est le subir deux fois : comme il souffrait déjà par avance tous les inconvénients d’un entretien avec Mme de Tresmes, Bergeron abrégea ses appréhensions en se faisant annoncer chez elle.

Il se dépêcha de tout dire en une seule fois, comme un cambrioleur poursuivi jette son paquet n’importe où. Et, sans préambule, il apprit à son amie l’échec qui ruinait définitivement leurs espoirs. Puis, un peu ému, il étancha la légère moiteur qui humectait son front dénudé de grand lunaire, cependant que la baronne exaspérée poussait l’exclamation à laquelle il s’attendait :

— C’est votre faute !

— Ma faute ? Permettez…

Bergeron protestait mollement, pour l’acquit de sa conscience, sachant bien que rien ne mettrait un frein aux flots de cette fureur féminine, donc injuste.