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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/318

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Les larmes lui vinrent aussitôt, à cet appel de la faiblesse humaine faisant un retour sur soi-même.

Arrivée devant l’Hôtel Thulette, elle descendit, franchit rapidement la porte, en baissant la tête pour dissimuler ses paupières rougies.

Un instant, elle songea, oh ! rien qu’un instant, à chercher un refuge auprès de son père : c’est si bon de s’appuyer sur une épaule secourable, dans ces moments de vertige sentimental où le cœur tourne, affreusement chaviré !

Mais elle réfléchit avec amertume : « Mon père ne m’aime pas. C’est un associé qui a trouvé mon entreprise intéressante. Il me regardera dédaigneusement à l’annonce de ma défaite. Quel réconfort attendre de cet homme d’affaires ? »

Et la sensation de son isolement moral devint intolérable.

Elle se dirigea machinalement, tête basse, vers sa chambre.

À peine entrée, elle pensa défaillir, prise à la gorge par une odeur pénétrante, d’une force singulière. Surprise, elle leva les yeux : au milieu de la pièce s’arrondissait une immense corbeille remplie d’une profusion de fleurettes