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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/37

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dérobe mes lèvres de peur qu’il ne s’aperçoive que j’ignore le baiser, puis-je continuer à jouer jusqu’au bout celle comédie voluptueuse dont j’ignore les dernières répliques ? Décidez !

François Bergeron répliqua, une lueur narquoise dans les yeux :

— Sans reproche, ma chère enfant, vous avez une singulière façon d’appliquer mes préceptes philosophiques. Alcan, mon éditeur, qui ne s’étonne pourtant pas de grand’chose…

— Comme tous les éditeurs, glissa Fanny.

— Oui… Qu’est-ce que je disais donc ? Ah ! j’y suis ! Hé bien, il s’ébahirait sûrement de voir mes traités commentés à la manière d’une grammaire de l’amour et surtout de l’amour charnel. Mon collègue Marcel Prévost, plus accoutumé aux confidences féminines, serait beaucoup moins embarrassé que moi, dont les conférences au Collège de France, encore que M. Julien Benda les prétende courues par le beau monde et la « société femelle », n’ont rien de gai.

— Je comprends maintenant, dit-elle avec malice, le vers que vous citiez : « Ma chaire est triste, hélas !… »