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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/62

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CHAPITRE III


Grand, svelte et musclé comme un pur-sang ; doté par la prodigue nature d’un visage à l’ovale allongé, d’un nez rigide et fin, d’une bouche à la courbe pure surmontée d’une voltigeante moustache dorée ; le teint si délicatement pâle, les cheveux d’un blond si rêveur que toutes les oxygénées le regardaient avec envie, Edvard Kolding semblait un jeune prince Scandinave du temps des Folkungs.

La lumière de deux yeux bleu-clair, assez tendres pour transfigurer cette physionomie hautaine, ennoblissait encore l’impeccabilité aristocratique de sa beauté où se décélait quelque chose de permanent devant quoi s’inclinait, vaincue, toute joliesse viagère : « Hodie mihi, Race tibi ».