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Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/134

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der directement mon sujet et je me contentai de lui demander s’il ne désapprouvait pas le préjugé qui condamne l’homme au célibat durant ses plus belles années.

Nous prenions le café sur la terrasse de notre maison. Le nuit tombante nous enveloppait d’ombre. Mon père était dans l’obscurité ; je distinguais à peine son visage. Seul, un mince filet de lumière, qui se glissait jusqu’à nous par la porte entr’ouverte du salon, éclairait notre table d’une lueur électrique, Je vis la main de mon père reposer sa tasse sur la soucoupe. Puis, j’entendis l’osier de son fauteuil craquer sous le poids de son coude appuyé.

— Explique-toi ; dit la voix posée de mon père.