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Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/31

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tendent, l’énergie s’écroule. C’est la dépression qui suit le sursaut de volonté.

« J’entre dans la phase redoutée ou, perdant le souvenir des heures affreuses de sa maladie, je n’ai plus que l’étonnement douloureux de ne plus l’avoir auprès de moi et j’en souffre terriblement, surtout à l’approche de la nuit.

Un aveu vous dépeindra mon état : je ne peux plus travailler, comme avant, et je me fiche de mon travail à un point qui m’inquiète. Tout cela me devient très indifférent depuis qu’elle n’y est plus associée, et s’il n’y avait pas la question d’argent qui m’oblige à me procurer l’indispensable par ma plume, je n’aurais même pas le courage d’écrire une ligne. À présent, je travaille avec un dégoût et une lenteur extrêmes, et je pousse un soupir de soulagement quand c’est fini. Vous me dites gentiment que vous seriez content de voir un conte de moi dans le Journal : je sais que L… en a fait mettre un sur le marbre : paraîtra-t-il ? Si vous saviez ce que cela me laisse froide ! Je me demande comment j’ai pu me passionner à ces choses : c’est que