Aller au contenu

Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Bien que j’aie l’âge de le goûter, mes rêveries n’ont point coutume de paraphraser Musset.

J’étais étonné par mes pensées mêmes en égrenant ces réflexions mélancoliques, tandis que les deux promeneuses s’éloignaient.

Je n’ai pu m’empêcher de rebrousser chemin, afin de les suivre.

On éprouve un plaisir tout particulier à marcher derrière une inconnue attirante, sans savoir où elle vous conduit. J’avais l’impression de renoncer à ma personnalité pour m’identifier à la sienne ; j’eusse été incapable de tourner à droite où à gauche, de mon propre mouvement ; mais je posais docilement les pieds sur les traces que ses pas avaient laissées, en savourant la volupté