Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/98

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un travailleur s’apercevait qui poussait sa charrue traînée au pas résigné de deux chevaux grisâtres ; — tout cela rapetissé par la distance, diminué, lilliputien, comme vu par le gros bout de la lorgnette.

Cette partie du pays appartient à mon père. Je désignais, une à une, en les nommant à Geneviève, les métairies aux constructions blanches espacées, çà et là, sur le tapis brillant des champs multicolores.

Arrêtés au bord d’un pré, nous embrassions l’étendue du domaine d’un regard vague ; accablés de chaleur, amollis, dans une sorte de paresse exquise. Nous écoutions le grand silence de la nature, ce bourdonnement confus des vastes espaces ; et les résonances