Aller au contenu

Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/279

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais, très volontiers, répondit Thérèse.

— Vous ne vous ennuierez pas trop ?

— Est-ce que l’on s’ennuie au pays des livres ? fit la vieille fille en désignant les rayons de la bibliothèque. Je butinerai parmi vos bouquins, et l’heure semblera brève.

Francine quitta son amie. Restée seule, Thérèse commença de lire les titres des innombrables volumes qui s’alignaient sur les tablettes ; elle feuilleta quelques pages de Criquette et reprit Renée Mauperin. Puis, ses regards se reportèrent à travers la pièce ; elle admira en connaisseur le beau cache-pot de marbre rose et remarqua que Clarel avait changé les fleurs qui le garnissaient : aujourd’hui, c’étaient des calcéolaires qui s’y épanouissaient à ras de terre, leurs pétales ramassés se mélangeant au feuillage. Thérèse s’amusa du coloris moucheté de ces fleurs baroques ; elle s’attarda à les examiner ; et s’abandonna insensiblement à une rêverie vague… La sonnerie téléphonique la fit sursauter.

Elle se précipita vers l’appareil. Il s’agissait