ceux qui remplissent ce rôle, voilà tout. Mon affection se montrait calme et fraternelle.
Malheureux, il éveille ma passion endormie, insoupçonnée. L’infinie pitié que je ressens à l’égard de cet être sincère et bon, vient de souffler sur le feu, d’allumer l’étincelle amoureuse… J’ai une fierté, un bonheur immense, à penser que je suis en pouvoir de l’assister, à mon tour…
Peut-être est-ce une sensation fugace due à mes nerfs surexcités : demain, la cendre se reformera-t-elle ?
Je me penche sur Paul, je le grise d’un baiser d’amante. Il appuie sa tête contre mes seins :
— Étourdis-moi, console-moi, Nicole !
Je me dégage doucement. Je profite de ce qu’il est distrait, attendri et désemparé, pour me retirer à pas de loup.
Et je sors précipitamment de l’hôtel, je dégringole le perron, je traverse le jardin en courant, tant j’ai peur qu’il ne me rappelle…
Ironie du sort : Paul est probe et n’a jamais failli ; aujourd’hui, s’il persiste dans son hon-