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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/164

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VII


Quelle admirable matinée ! L’avenue des Champs-Élysées est inondée de lumière. Un vif soleil de printemps brûle mes épaules, et je dois ralentir la course folle qui m’échauffe.

Il y a deux minutes que j’ai quitté l’hôtel ; il me semble que, si je me retournais, je verrais Paul… Un voleur n’a pas plus de crainte d’être rattrapé que moi, à cet instant. Comme j’arrive à l’angle de la rue de Berri, un appel me fait tressaillir :

— Nicole !… Nicole !…

Ça y est ! Paul a dû sortir derrière moi. Je m’arrête, les jambes molles ; et je fais volte-face, cherchant à l’apercevoir.