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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/170

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— J’aurais tant de joie à vous obliger… Il me semble que cela rapprocherait un peu les distances qui nous séparent : vous, riche, répandue, entourée de luxe ; moi, provincial inconnu, dans une situation médiocre…

Irrésolue, je me reproche maintenant de m’être laissé influencer par des raisons étrangères aux intérêts de Paul. Suis-je bien certaine, que, seul, le désir que l’on n’abusât point cette Sylvie aimante, en lui préparant une seconde déception, m’a conseillé un refus énergique à l’offre de Julien ? Et n’y a-t-il que de la pitié pour une enfant désarmée, dans le geste qui m’incite à éloigner Julien de toute comédie ?

J’abandonne au hasard le soin de décider ce qui doit arriver. Et je dis — comme on joue à pile ou face :

— Écoutez, je suis sortie pour tenter une démarche décisive : qu’elle réussisse, et Landry n’a plus rien à redouter. Attendons… Au cas où elle échoue, il sera toujours temps d’essayer de votre côté…

Julien me dévisage hardiment, avec l’assurance que donnent, même aux plus timides, nos menues faveurs accordées. Il n’a pas l’au-