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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/189

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hésitations du valet de chambre… Léon, sortant de son lit… Je puis savourer sans restriction la vanité d’avoir déchaîné, à moi seule, ces luttes compliquées d’intérêts contraires, suscitées par Brochard rien que par dépit de m’avoir vue lui échapper… Une bouffée d’orgueil m’en cache momentanément les conséquences désastreuses… Car, enfin, la résistance de Brochard, maintenant, n’a plus de cause humiliante pour moi… Lui-même l’explique de bonne grâce :

— Dame ! Vous comprenez, chère amie : malgré mes belles et fermes résolutions, malgré mon âge… Devant vos attraits, votre séduction, j’aurais pu faiblir… Alors, j’avais pris mes précautions.

Je suis rentrée chez moi dans un état indescriptible de dépit, d’énervement, de colère… et d’hilarité !

Tout de suite, j’ai demandé :

— Où est monsieur ?

— Monsieur est parti peu après madame, a répondu la femme de chambre.

Paul a quitté l’hôtel sans attendre mon re-